Lucy Orta est née en Grande-Bretagne en 1966, Jorge Orta en Argentine en 1953.

Artistes citoyens du monde, conscients des conséquences de toutes les dérégulations dues à la mondialisation, ils proposent, par l’intermédiaire de multiples dispositifs, une réflexion sur le statut de l’homme face aux chaos du monde.

Dans cette perspective, ils détournent de leurs usages des équipements humanitaires : tentes, uniformes, couvertures de survie, sacs de couchage, containers, ambulances, civières …

À partir de ces matériaux originaux, ils conçoivent des installations autour de thématiques aussi variées que la guerre, les dictatures, la paupérisation, les réfugiés, la pénurie d’eau.

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Au printemps 2007, Lucy + Jorge Orta ont monté une expédition artistique en Antarctique.

Ce projet, première phase d’un ensemble d’actions et manifestations nommé Village antarctique – No Borders (1992-2008), mettait en avant les difficultés de survie dans un environnement extrême et représentait une journée symbolique au « bord » du monde.

Il s’agissait de créer une communauté utopique, un ultime refuge pour les hommes qui n’ont plus de terre. Ce refuge est symboliquement situé en Antarctique, continent neutre où l’activité militaire et les armes sont interdites, laissant la place à la recherche scientifique et environnementale.

Sur la banquise, les artistes ont monté un village éphémère, constitué d’une cinquantaine de dômes recouverts d’objets hétéroclites qui évoquent en creux l’aide aux réfugiés : drapeaux du monde, vêtements, gants.

Pour appuyer leur démarche, ils ont rédigé et sérigraphié sur les parois des tentes de survie un nouvel article, l’article 13.3, censé compléter la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.

Cet article stipule que « tout être humain a le droit de se déplacer librement et de circuler au-delà des frontières vers le territoire de son choix. Aucun individu ne peut avoir un statut inférieur à celui du capital, des marchandises, des communications et de la pollution qu’ignorent toutes frontières. »

Au-delà de la fiction artistique, cette proposition est l’occasion de partager une réflexion active sur l’identité, la mobilité et la valeur humaine.